C’est avec grand plaisir que nous vous transmettons les nouvelles d’Henriette et Chantal de retour de mission. Celle-ci fût intense, souvent éprouvante mais riche en rencontres et en découvertes.

Nous les remercions vivement pour leur disponibilité et leur fort engagement auprès des enfants et des jeunes aidés par notre association. Chaque mission est indispensable pour assurer le suivi de la scolarité et évaluer les besoins les plus urgents.

Cette mission met en évidence des projets prioritaires, à mettre en place au plus vite, selon nos possibilités financières, comme l’achat de denrées alimentaires supplémentaires, l’achat de livres scolaires en quantité suffisante et de mobilier scolaire adapté. Les écoles où nous intervenons sont gérées par la communauté des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, partenaire de confiance de notre association Espoir sans Frontières qui est, comme vous le savez, aconfessionnelle.

Merci pour votre générosité

Anne-Marie

 

 

LETTRE D’HENRIETTE ET DE CHANTAL 

Nous tenons à vous dire combien notre rencontre avec les enfants que vous parrainez et aidez à Madagascar a été pour nous une mission extrêmement riche en rencontres, émotions et découvertes… Partout où nous sommes passées de Antananarivo à Antsirabe et plus au sud à Ambositra, Soavina, Ranomafana et vers l’ouest à Ambatoly, Ankazomiriotra, Morarano et pour finir à Bevato, le village le plus éloigné situé en brousse, l’accueil fut le même.

Les Sœurs responsables des différentes communautés nous ont reçues très chaleureusement. Les enfants dont elles s’occupent sont le centre de leurs préoccupations.  Elles gèrent au mieux chaque situation et répondent aux urgences tant au niveau de l’enfant, qu’à celles de la famille. Chaque enfant parrainé est scolarisé. Le programme scolaire est assez semblable à celui de la France, il se fait en malgache et en français. Le français est enseigné dès la maternelle et poursuivi pendant tout le cursus scolaire mais l’expression orale est difficile car les enfants n’ont pas l’occasion de le pratiquer en dehors de l’école.

Vos parrainages permettent de prendre en charge : l’écolage (frais mensuels de scolarité) ainsi que le plus souvent les fournitures scolaires, les tenues pour l’école (tablier de classe, tenues de sport et de fêtes), auxquels peuvent s’ajouter des aides ponctuelles sur le plan médical tant pour l’enfant que pour les parents (si besoin urgent).

Dans certaines écoles un repas ou un goûter est servi chaque jour aux enfants parrainés, dans d’autres ce sera une ou deux fois par semaine, selon les possibilités financières de chaque communauté et la situation des familles. Hélas, beaucoup d’enfants arrivent le ventre vide à l’école et s’endorment sur leurs pupitres. Les Sœurs organisent régulièrement et tout particulièrement en période de soudure (pénurie de riz entre les deux saisons) des goûters le matin pour les enfants les plus pauvres. Pour les enfants dénutris la distribution de Spiruline (poudre très riche en protéines) est mise en place. Elles gèrent, au plus près, l’argent que nous leur envoyons de France et très souvent, elles puisent « dans leurs poches » pour répondre à la demande d’une maman malade ou en détresse. Nous avons rencontré des enfants pleins de vie, épanouis qui nous ont reçus avec de larges sourires.

Les familles des enfants parrainés sont pour la majorité dans un dénuement extrême. Toutes ou presque sont des familles monoparentales, avec des femmes seules élevant leurs enfants de façon très courageuse (fratries de 5 à 10 enfants). Les papas les ont abandonnées ou sont décédés. Nous avons également quelques papas veufs chez les enfants parrainés. Les sœurs nous confient que dans certains villages, un parrainage permet d’apporter de l’aide pour scolariser 2 enfants, d’une même fratrie par exemple, comme nous le voyons dans les parrainages collectifs.

Hommes et femmes effectuent des travaux dans les champs, des lessives, de la couture et vendent leur maigre récolte. Parfois, quand cela est possible, ils sont employés chez les sœurs. Leur revenu est très souvent inférieur à 1€ par jour et cela pas tous les jours…. Les familles vivent en majorité dans des maisons en terre (pisé) ou en planches, sans confort, avec souvent de simples nattes au sol (pas de table, de chaises…ni de lit). Nous avons été bouleversées par ces femmes et ces hommes qui conservent, malgré cette misère, une dignité incroyable. Ils sont tous très fiers de nous accueillir dans leurs cases.

Malgré ce dénuement le plus total, la générosité est de mise à Madagascar, nombreux sont ceux qui offrent un cadeau : ici une poule, du riz, là des cacahuètes, du manioc, parfois seulement un épi de maïs mais chacun donne ce qu’il peut avec le cœur.

Vous comprenez notre émotion… Ces cadeaux sont un remerciement pour votre générosité de marraines, de parrains et de donateurs.

Votre geste envers ces enfants, ces familles, nous permet de rentrer en France avec des valises pleines de remerciements chaleureux que nous sommes heureuses de vous transmettre … (les petits cadeaux matériels sont restés sur place dans les communautés …)

Les Sœurs du Sacré-Coeur de Jésus sont des femmes « d’exception », très dévouées aux enfants, des femmes auxquelles nous pouvons accorder une confiance absolue.

En conclusion, la poursuite de vos parrainages et de vos dons est précieuse, vitale pour offrir aide, réconfort et espoir à cette population vivant dans le dénuement le plus total. Nous terminons cette mission avec un sentiment d’impuissance face aux besoins que nous avons constatés et que les Sœurs nous ont signalés.

Celles-ci font un travail considérable auprès d’une population extrêmement pauvre, elles vivent au plus près des villageois et connaissent parfaitement la situation des familles.

On ne revient pas indemne d’une telle mission.

Merci encore d’apporter votre soutien à ces enfants et à leur famille.

Henriette et Chantal